Langues Régionales Endogènes

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Concours de néologismes - Lès noûmots


Résumé

  1. Thème 2020 : l'écologie (l’environnement, les énergies, le transport, le retour à la nature, …).
  2. Modalités : minimum 5 propositions, avec un bref commentaire et une contextualisation dans une phrase(cf. Règlement ci-après).
  3. Date limite d’envoi : 1er mai 2020.
  4. Proclamation des résultats : lors de la Fête aux Langues de Wallonie, le 16 mai 2020.


Pourquoi créer de nouveaux mots dans une langue régionale ?

Une langue, pour que son avenir soit assuré, doit être employée dans les secteurs où se joue l’avenir de la société.  Cela présuppose que son vocabulaire soit adapté à ces secteurs et s’enrichisse de nouveaux mots pour désigner des réalités nouvelles.

Les langues régionales de la Wallonie ne sont plus adaptées à certains domaines de la vie sociale et doivent emprunter de nombreux termes au français (ou à l’anglais).  Il est loin le temps où le français empruntait au wallon, par exemple dans le vocabulaire de la mine.

Comme toute langue, le wallon, le picard, le gaumais et le champenois disposent des ressources nécessaires pour s’adapter à la réalité contemporaine.  Mais il convient de créer, dans ces langues, des mots qui disent cette réalité.

 


Comment créer de nouveaux mots dans une langue régionale ?

1. Nouveaux mots et nouveaux sens1

La création de nouveaux mots dans une langue peut se faire de diverses manières. Schématiquement, on peut distinguer des néologismes de forme et des néologismes de sens.

Les néologismes de sens consistent à donner un sens nouveau à un mot existant. Au départ du nom féminin clignète qui signifie « clin d’œil », on peut proposer une nouvelle acception, comme « émoticône », en référence au clin d’œil représenté par l’émoticône. La forme du mot clignète n’est pas modifiée, mais sa signification est élargie. Un autre exemple est le nom djèrmon (djârmon, etc.) qui désigne initialement le « germe » (d’une plante), mais qui se voit doté d’un nouveau sens : « start-up ; jeune pousse ».

Les néologismes de forme sont des mots créés au départ de divers procédés formels. Parmi ceux-ci, les plus fréquemment utilisés sont les préfixations et les dérivations. Au départ d’un mot existant, on ajoute un préfixe ou un suffixe. Ainsi, à partir du nom mantche « manche », on peut créer le verbe dérivé amantchi (èmantchi, etc.), littéralement « em-manch-er ». Mais aussi amantcheûre (èmantcheûre, etc.), littéralement « em-manch-ure ».

Un autre mode de création consiste à associer deux mots existants en une nouvelle unité lexicale. Ainsi guigne-djins, littéralement « épie-gens », pour désigner des caméras de surveillance. Ou moute vôye (mousse vôye, mostère vôye, etc.), littéralement « montre-chemin » pour désigner le GPS. Le procédé peut aller jusqu’au mot-valise.

Certaines créations combinent plusieurs des procédés décrits ci-dessus. Par exemple, le nom zûna, pour désigner le buzz (fé do zûna). On part du verbe zûner « émettre un bourdonnement », auquel on ajoute le suffixe -a (néologie formelle) et on modifie le sens initial du verbe (néologie sémantique), qui s’applique alors au « bruit » créé sur les réseaux sociaux, dans les médias, etc. Ou encore le néologisme ègurnièdje « archivage électronique ». On part du nom gurnî « grenier », auquel on ajoute le préfixe è- (« en- ») et le suffixe –èdje (« -age », néologie formelle). Le néologisme ainsi créé, littéralement « en-grenier-age ») se distingue du sens initial du nom gurnî (néologie sémantique) et s’applique maintenant à l’archivage électronique des documents (lesquels, naguère, pouvaient trouver place au grenier – ou à la cave).

 

2. Emprunts

Un autre procédé très fréquent de création consiste à emprunter des mots, principalement au français, mais aussi aujourd’hui à l’anglais. Ces emprunts peuvent être quasi identiques à la forme de la langue source (gazète « gazette », ordinateûr « ordinateur », etc.) ou connaître une légère adaptation phonétique (tèlèvûzion « télévision », istwêre « histoire », etc.).

Cette forme d’enrichissement de la langue n’est pas celle que le concours « Noûmots » souhaite privilégier, parce qu’elle ne fait pas appel à des ressources propres de nos langues régionales.

 

3. Quelques suggestions pour la création néologique

Les néologismes doivent être conformes aux principes de composition de la langue choisie (wallon, picard, gaumais, champenois). Il convient en particulier

– de puiser dans l’inventaire des préfixes et suffixes disponibles ;

– de se conformer aux règles de prononciation existantes ;

– de respecter la morphologie de la langue.

Un néologisme réussit à s’imposer dans l’usage non seulement s’il respecte des critères formels, mais aussi lorsqu’il « parle » aux gens. Sa compréhension immédiate par un maximum de Wallons, quelle que soit la variété de langue parlée, est un atout. De même, la facilité de sa mémorisation, la suggestivité qu’il véhicule, l’humour qu’il communique, etc.


1 La quasi-totalité des exemples qui illustrent ce point ont été retenus par le jury parmi les meilleures créations du concours « Noûmots » de la Fête aux langues de Wallonie 2015.

 


Règlement

Article 1 – Le concours de néologismes – Noûmots est organisé par le Comité organisateur de la « Fête aux langues de Wallonie », avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Article 2 – Le concours est ouvert à toute personne soucieuse de faire vivre les langues régionales, sans restriction géographique ou linguistique. Le concours est ouvert aux participations individuelles ou aux groupes.

Article 3 – Les propositions collectives et individuelles ne feront pas l’objet de catégories séparées. Toutes les propositions seront envoyées anonymement. Les participations individuelles ne seront pas distinguées des participations collectives.

Article 4 – Chaque participant est invité à constituer une liste de minimum 5 (cinq) noûmots (néologismes). Il/elle peut proposer autant de noûmots qu’il le souhaite. Le thème retenu en 2019 est celui de l’écologie en envisageant plusieurs domaines comme l’environnement, les énergies, le transport, le retour à la nature… .

Article 5 – Une liste de suggestions est transmise à titre purement indicatif. Les propositions peuvent être faites à partir de cette liste, mais des néologismes qui ne seraient pas repris dans cette liste pourront également être retenus par le jury. Néanmoins, il appartient à chaque participant de vérifier que ses propositions ne recouvrent pas des termes déjà largement en vigueur chez les locuteurs wallons.

Article 6 – Chaque proposition doit être accompagnée d’un bref commentaire (entre 3 et 5 lignes) mettant en évidence la manière dont le noûmot a été formé et justifiant sa construction. Outre cette explication, un exemple, dans lequel le noûmot est placé au sein d’une phrase ou d’un court texte, est exigé.

Article 7 – Chaque candidat enverra ses propositions pour le vendredi 1er mai 2020 à 17h00 au plus tard, la date et l’heure du courriel d’envoi faisant foi, à l’adresse électronique suivante : <romain.berger@hel.be>. Les documents, joints en fichier attaché au courriel de candidature, le seront au format Word. Il convient de mentionner les coordonnées complètes des candidats dans le courrier électronique.

Article 8 – Les propositions seront examinées par un jury composé de spécialistes des langues régionales de la Wallonie. Les critères suivants guideront leurs appréciations :
- Conformité de la forme du noûmot par rapport aux principes de composition de la langue choisie ; 
- Atouts présentés par le noûmot quant à l’accueil de la forme par le public (compréhension par un maximum de Wallons, adaptabilité aux différentes formes régionales, facilité de mémorisation).

Le jury, qui travaillera collégialement et en toute indépendance, est seul compétent pour désigner le(s) lauréat(s). Ses décisions seront sans appel.

Article 9 – Les propositions lauréates seront proclamées le samedi 16 mai 2020 à Marcinelle. Les six propositions jugées les meilleures par le jury recevront un prix de la valeur suivante : 150 € pour le premier prix, 100 € pour le second, 50 € pour les troisième, quatrième, cinquième et sixième propositions jugées les meilleures. En outre, une sélection parmi les noûmots retenus sera opérée et fera l’objet d’une publication par le CROMBEL.

Article 10 – En participant au concours, les candidats s’engagent à accepter sans réserve les clauses du présent règlement. Aucun recours fondé sur les conditions, le déroulement ou le résultat du concours ne pourra être admis.



Suggestions de Noûmots à créer

o    Éolienne (offshore)

o    Panneaux photovoltaïques

o    Compostage

o    Pellet

o    Biologique

o    Maison passive

o    Biodégradable

o    Développement durable

o    Écologie

o    Gaz à effet de serre

o    Périurbanisation

o    Rurbanisation

o    Recyclage

o    Pollution

o    Géothermie

o    Le développement durable

o    Énergies renouvelables

o    Véhicule hybride

o    Déforestation

o    Radioactivité

o    Dépollution

o    Décontamination

o    Marée noire

o    Réchauffement de la planète

o    Hydroélectricité

o    Permaculture

o    Aquaculture

o    Produits biologiques

o    Producteurs locaux

o    Ventilation mécanique centralisée (VMC)

o    Toiture végétale

o    Isolation

o    Châssis double / triple vitrage

o    Performance énergétique

o    Certificat PEB

o    Chaudière à condensation

o    Consigne (emballage consigné)

o    Véganisme

o    Végétalisme

o    Circuit court

o    Vaisselle comestible

o Écotourisme